Lorsque nous apprenons une nouvelle langue, nous adoptons souvent une perspective différente. Notre personnalité développe des nuances et des manières nouvelles qui affinent l'expression de nos émotions et de nos pensées. Nous osons nous ouvrir à « l’autre », à sa culture, à son environnement, ce qui nous permet de remettre en question nos croyances et nos préjugés.

Séjourner, étudier ou travailler dans un environnement linguistique différent nous pousse à explorer de nouvelles facettes de notre identité et à nous adapter à des situations variées. Ces immersions nous exposent à des expériences autres, élargissent nos horizons et nous encouragent à sortir de notre zone de confort. Elles favorisent le développement de compétences interculturelles qui englobent les savoir-être et les savoir-faire nécessaires pour interagir avec habileté et tact dans des contextes culturellement diversifiés. Interagir induit une communication interculturelle qui permet non seulement la transmission d'informations ou d'arguments mais qui favorise également la coopération et la négociation afin d'explorer des terrains d'entente, malgré les différences. Nous apprenons à naviguer entre ces différences et à développer une conscience critique. De plus, ces échanges ou séjours linguistiques créent des opportunités de rencontres et d’amitiés qui renforcent nos liens sociaux et nous aident à mieux comprendre les autres.

La société a tout à gagner des compétences développées par nos jeunes au travers de leurs séjours et de leurs voyages. Cette ouverture acquise est un apport certain pour les générations futures.

Mais alors, pourquoi rencontre-t-on encore aujourd’hui tant de freins autour de l’apprentissage des langues et pourquoi les jeunes ne profitent-ils pas plus massivement de toutes les opportunités d’échanges linguistiques qui leur sont proposées ? Les ponts sont construits pour accompagner notre jeunesse mais l’autre rive est-elle suffisamment visible et attractive ? L’intelligence artificielle les a-t-elle séduits, aveuglés et détournés d’un apprentissage difficile parfois mais au combien valorisant et constructif ?

En somme, les échanges linguistiques ne se résument pas à l’apprentissage de mots ou de règles grammaticales. Ils sont des portes ouvertes vers la découverte de soi et des autres, et ils contribuent à façonner notre personnalité et notre compréhension du monde. Comment évaluer et valoriser ces apports, au-delà du simple niveau de langues ? La clé ne se trouverait-elle pas là ?